Lisalou Eyssautier est née en 1994. Elle est metteuse en scène et scénographe, formée à la scénographie à l’ENSATT (École Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre) dont elle sort diplômée en 2017.

Elle débute sa carrière en collaborant en tant que scénographe avec différent·e·s metteur·euse·s en scène avant de créer en 2024 la compagnie Rêveries Parallèles, afin de développer sur scène sa propre démarche artistique qui réunit scénographie, dramaturgie et mise en scène dans une seule vision. Elle crée un théâtre visuel, qui prend forme à partir d’une matière sociologique et anthropologique. Sa recherche est guidée par la question de la place du sacré dans la vie quotidienne occidentale contemporaine et laïque, ce qui l’amène à explorer des univers contemplatifs, hypnotiques, oniriques et symboliques. Dans sa manière de travailler, tout s’imbrique et se répond, d’où sa volonté d’écrire au plateau. Le point de départ reste l’espace et les costumes, imaginés à partir d’un sujet, autour desquels viennent se construire la partition de l’interprète en lien avec le son et la lumière. Le texte naît ensuite de cette matière. Il s’agit d’inventer un monde qui fonctionne avec son langage propre, rêvé à partir d’intuitions, d’émotions et de sensations visuelles, sonores et corporelles. De cette façon, elle cherche à nous emmener au-delà de ce qui est palpable et visible, vers des choses qui nous dépassent mais qui nous rassemblent en tant qu’êtres humains. C’est dans cette perspective qu’elle porte aujourd’hui à la mise en scène Interstice (titre provisoire).

Les projets pour lesquels elle a travaillé en amont de la création de sa compagnie ont participé à la construction de sa démarche artistique. Elle prend part pendant ses études à l’ENSATT au programme de recherche-création Hypnose, initié par la professeure en études théâtrales Mireille Losco-Lena, et conçoit la scénographie de M.E.T.A., une proposition théâtrale hypnotique mise en scène par Manon Worms. À la suite de sa formation, elle réalise deux assistanats à la scénographie auprès de Nicolas Boudier pour Artefact, mis en scène par Joris Mathieu, ainsi qu’auprès de Pierre-Yves Boutrand pour Courtes pièces, mis en scène par Bruno Meyssat. Elle découvre à ces occasions un travail de la mise en scène inhérent à celui de la scénographie et des créations qui plongent le public dans un état de rêverie auquel elle s’intéresse. Elle collabore ensuite comme scénographe auprès des metteur·euse·s en scène Nicolas Barry (Rapports des choses, du vent et du souffle), Yaël Rasooly (Burning Blue), Ulysse Barbry (Les enfants perdus), Gilbert Barba (Antigone), Baija Lidaouane (Je suis une épopée individuelle), Grégory Bonnefont (Cyrano) et Sabrine Ben Njima (Le printemps des révoltés). Elle développe en parallèle un travail des accessoires et de décoration des costumes à l’Opéra National de Lyon, où elle collabore notamment avec Alice Laloy, et au Théâtre de la Ville de Paris pour des créations du metteur en scène Emmanuel Demarcy- Mota. En 2024, Mireille Losco-Lena lui passe commande d’un article sur ses scénographies, qu’elle intitule Scénographies contemplatives et qui paraitra en 2025 dans l’ouvrage collectif Théâtre et hypnose.